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D’un malheur imaginaire à un bonheur réel

« L’argent est un bien à tes yeux : tu trouveras ton supplice dans la pauvreté ; dans la pire de toutes, la pauvreté imaginaire. En effet, avec toute la fortune que tu possèdes, si quelque autre possède plus que toi, tu te crois en déficit de tout ce dont il te dépasse. » Sénèque, Lettres à Lucilius, 104.

Parce que nous avons tendance à nous comparer. C’est quelque chose que nous faisons instinctivement. Nous ne nous rendons même pas compte que nous sommes tout le temps en train d’observer ce que possèdent les autres ; pour savoir est-ce que nous sommes au même niveau ou est-ce que nous sommes en dessous, ou au-dessus. Et peut-être que quand on voit quelqu’un qu’on dépasse, on est un peu plus riche que lui, ou on est mieux loti que lui globalement avec un meilleur travail et de meilleures circonstances de vie, ça nous fait un tout petit peu de bien momentanément. Mais lorsque on se compare à des gens que nous considérons à l’inverse plus riches ou mieux lotis que nous c’est là où nous avons mal et ce n’est pas que momentanément. Ça dure.

On peut être déjà très très bien placé dans la vie, avoir tout ce dont on a vraiment besoin pour vivre, tout l’essentiel : un bon toit au-dessus de sa tête, avoir à manger de bonne qualité, pouvoir se mettre des vêtements chauds et beaux, et quand même ça ne nous empêche pas de nous comparer avec d’autres personnes, des personnes qu’on estime sont meilleurs que nous, sont plus riches, plus beaux. Et ça nous fait mal.

Parce que la comparaison est de nature relative. On ne se compare pas à un niveau commun avec tout le monde, on se compare à tout le monde. Même les plus riches de cette planète comparent les maisons des uns des autres et les voitures, et les yachts. Même en ayant suffisamment pour vivre 10000 vies, ils sentent quand même un manque par rapport à d’autres. Parce qu’il se comparent à des gens qu’ils ont l’impression les dépassent et ont un meilleur statut qu’eux.

Il ne suffit pas de se comparer sur des choses qui sont matériels, parfois on se compare sur comment est-ce que les autres nous traite, ou par exemple par rapport au temps libre. Quand quelqu’un travaille comme un acharné pour gagner beaucoup d’argent, et qu’il voit quelqu’un d’autre qui travaille moins que lui mais qui a moins d’argent que lui, il va quand même envier le temps libre qu’il a. Parce que il ne suffit pas d’avoir beaucoup d’argent, il faut avoir plus d’argent et plus de temps que les autres, parce qu’il faut gagner sur tous les tableaux.

Se comparer aux autres, c’est se créer des problèmes qui n’existent pas. Des problèmes imaginaires. Or il y a une solution à ça, et ce n’est pas juste arrêter de se comparer aux autres. C’est savoir faire preuve de gratitude pour ce qu’on a aujourd’hui. Parce que peut-être que ce que nous avons aujourd’hui n’est pas aussi bien, aussi extraordinaire, aussi impressionnant que ce que les autres ont. Peut-être qu’on n’est pas aussi riche qu’eux, peut-être qu’on on n’est pas aussi beau, aussi admirés. Mais par rapport à ce que nous étions hier, nous avons fait en sorte de d’améliorer notre situation, nous sommes meilleurs qu’avant, nous pouvons nous permettre des choses que nous prenons pour acquises car nous ne les avons pas encore perdues.

Faire preuve de gratitude c’est simplement voir autour de soi et se dire : quand même, la vie que je mène est déjà très bien, j’ai de la chance de l’avoir, j’ai de la chance d’avoir un toit au-dessus de ma tête, j’ai la chance d’avoir à manger de délicieux plats, j’ai la chance d’être en bonne santé, j’ai de la chance d’être entouré par des gens qui m’aiment et dont j’oublie l’amour, j’ai de la chance d’être en vie et d’aimer la vie. Si nous n’avons pas de la gratitude pour les choses que nous avons aujourd’hui, nous n’en n’auront pas pour ce que nous aurons demain. Parce qu’on ne les verra pas demain, comme on ne les voit pas aujourd’hui. Alors ce qu’il vaut mieux faire, c’est d’abord d’apprécier ce qu’on a aujourd’hui. Et ça ne veut pas dire qu’on en a plus besoin de chercher quoi que ce soit pour demain, non. Ça veut dire simplement qu’il vaut mieux commencer d’abord par apprécier ce qui est déjà là devant nous.

La gratitude a ce pouvoir extraordinaire de nous fait passer d’un malheur imaginaire à un bonheur réel. Et finalement, c’est ça que nous cherchons.

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