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La longueur de la vie

Le temps passe vite. Et nous vivons comme si nous étions immortels. Jusqu’au jour où nous nous rendons compte que nous ne le sommes pas. La vie est courte en vérité. La vie est courte, mais c’est l’expérience la plus longue que nous avons à vivre. C’est comme lorsque nous avons des vacances d’une semaine. Les premiers jours, nous y allons doucement, de toute façon il nous reste encore toute la semaine. Et quand il ne reste plus que deux jours de vacances, nous nous disons dans la précipitation : « Il y a tellement de choses que j’aurais aimé faire et il ne reste plus beaucoup de temps. Je n’aurais pas dû perdre mes premiers jours ! »

Eh bien voilà que nous sommes devant le fait accompli. Il ne reste plus que quelques jours, et beaucoup de temps a été perdu dans du vide qui n’était même pas du repos. Car pour se reposer, il faut déjà s’être activé et s’être épuisé. Alors ce temps qui nous reste, où l’écouler sans encore une fois le perdre pour de bon ?

La solution de facilité est l’hédonisme. Quand on ne sait plus comment occuper son temps, on tombe dans la poursuite des plaisirs. Mais ça n’a jamais de fin et ça n’est jamais satisfaisant. Combien de plaisirs que nous avons et dont nous ne pouvons même plus nous rappeler. Combien de choses que nous avons tellement désiré dans le passé, que nous avons eu, et qu’aujourd’hui nous ne voulons même plus. Car c’est toujours ce que nous n’avons pas que nous voulons, pensant que c’est ce qui nous remplira. Or nous continuons à être vides.

Il ne s’agit pas de ne prendre que du plaisir dans la vie, il y a beaucoup d’autres choses que les gens disent regretter ne pas avoir fait : passer du temps avec les gens importants pour eux, découvrir et apprendre ce qu’ils ne connaissent pas mais qui les intéresse, s’investir dans les projets qui les passionnent plutôt que dans leur boulot, que ce soit la musique, le théâtre, l’aide sociale, etc. Pour avoir une bonne vie, ce n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses, l’objectif n’est pas de devenir Beethoven ou de guérir le cancer, mais de rendre plus belle la vie de nos proches, d’apprécier sa propre vie tant qu’elle est là, et de rendre le monde un peu meilleur autant que nous le pouvons.

Ce sont des idées très simples que nous ne savons pourtant pas vivre. C’est là notre tragédie : ce que tout le monde sait vrai et bon, la plupart ne le fait pas…

La vie est longue, mais elle passe sans nous et sans ce qui la rend plus significative, ce qui la rend courte au final. Parfois je me demande si nous ne sommes ni réveillés ni endormis, mais morts la plupart du temps.

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