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Que le printemps reviendra

Il y a des gens passionnés qui aiment se laisser aller à leurs désirs. Ils s’en sentent plus vivants. Les plaisirs sont pour eux le seul et unique but de la vie. Chaque moment passé sans plaisir est un moment d’ennui. Ils ne veulent pas de prédictible et d’ordre. Ils préfèrent la surprise et la découverte. Rien n’est jamais prévu chez eux. On peut aussi dire que tout peut être prévu à n’importe quel moment. Ils ont envie de quelque chose, ils y vont sans se poser de questions.

Il y a des avantages à se laisser aller, c’est sûr. La légèreté rend la vie plus simple, peut-être plus douce. Si on n’est pas très affecté par l’incertitude et qu’on peut balayer d’une main n’importe quelle mauvaise surprise, alors la légèreté est naturelle. Il y a des gens comme ça. Des feuilles d’arbres qui se font emmener par n’importe quel vent. Elles n’ont nulle part où aller, alors toute destination est bonne. Les désirs sont pour elles non seulement le moteur de la vie, mais le fondement de leur personnalité. Elles s’identifient à leurs désirs. Elles pensent parfois les avoir voulus et choisis.

Fasciné par ces gens, je suis incapable de vivre pareil. Peut-être momentanément, mais pas de façon durable. Je me sentirais perdu, sans repères et sans fondations. À la feuille, je préfère l’arbre, qui subit la violence des saisons mais qui n’est pas emmené par n’importe quel vent. Il reste ferme et solide. Et même quand toutes ses feuilles se sont envolées, pauvre et nu il sait où il se trouve, et que le printemps reviendra.

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