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Tous soumis aux réseaux sociaux

Je recommande le film « The Social Dilemma » (Derrière nos écrans de fumée en français) qui montre très bien les effets néfastes de l’addiction au téléphone et aux réseaux sociaux.

L’état dans lequel nous mettent tous ces réseaux sociaux que nous utilisons tous les jours est très dangereux. Selon leurs créateurs, leur intérêt est de connecter les gens et de diffuser de l’information. Ils nous prennent pour des imbéciles. Tout ce qu’ils veulent est notre attention qui sera vendue à des entreprises pour nous faire consommer des produits dont nous n’avons pas besoin, et pour qu’ils se fassent de l’argent dont ils ont déjà bien plus qu’assez. Des millions de dollars ne suffisent plus pour vivre apparemment, aujourd’hui il faut des milliards. Et nous ne payons pas seulement avec notre argent, si seulement ce n’était que ça qu’ils nous prenaient. Nous payons aussi avec notre santé, avec notre temps, avec nos vies. Nous sommes une marchandise. Ces applications font ce qui a été interdit il y a très longtemps : le trafic d’êtres humains. Mais nous ne sommes pas des êtres humains pour eux, nous sommes des choses humaines, des objets qu’ils manipulent pour faire du profit. Car ils savent très bien comment fonctionnent la psychologie humaine, et ils utilisent consciemment nos faiblesses pour faire ce qu’ils veulent de nous. La liberté de choisir ? Nous n’en avons pas. Ils choisissent à notre place, et nous font croire que c’est notre propre choix.

Et combien de temps nous perdons de nos vies dans ces applications ? Et pourquoi ? Pour montrer les photos de notre dernier voyage, avant même d’être rentré chez soi. Pour montrer aux autres quelle vie merveilleuse nous menons alors qu’en vérité nous sommes triste et anxieux la plupart du temps. Ça, les autres ne le savent pas. Vous voyez des gens qui mettent sur leur profil les drapeaux de tous les pays qu’ils ont visité (le voyage aujourd’hui est un produit de consommation), avec en commentaire « je me demande quelle est ma prochaine destination ? » Alors qu’en vérité ils sont extrêmement anxieux de savoir si les autres les trouvent intéressant et s’ils ne devraient pas encore voyager avec l’argent qu’ils n’ont pas, juste pour qu’on s’intéresse à eux et qu’on les trouve cool.

Ces applications qui auraient pu être de merveilleux outils de communications ne sont aujourd’hui que des plateformes pour se comparer au monde entier. Nous ne sommes pas faits, nous êtres humains, pour avoir l’approbation sociale de milliers d’être humain. Être rejeté par les gens qui vous entourent est une des expériences humaines les plus difficiles et les plus douloureuses. Et quand les gens qui vous entourent sont le monde entier, vous avez beaucoup de chance de vous sentir rejeté. La comparaison avec les autres sur les réseaux sociaux et l’envie d’approbation sociale sont des fléaux qui nous rendent anxieux, malheureux, dépressifs, avec un sentiment de n’être pas assez bien, jamais assez bien. Combien il y a besoin de « likes » sur notre photo pour que nous nous sentions rassurés ? Combien de commentaires positifs qui disent qu’on nous trouve beau ou belle ? Et combien d’autres personnes sont plus beaux que nous et ont bien plus de like ? Mais nous n’avons pas un aussi beau corps, des abdos aussi apparents, une poitrine aussi large, des lèvres aussi pulpeuses, des voitures aussi chères, des vêtements aussi brillants, des épaules aussi masculines, des hanches aussi féminines. Nous ne sommes jamais aussi bien que toutes ces belles personnes qui sont adulés tous les jours et qui eux-mêmes ont peur de perdre cette adoration dont ils dépendent pour ne pas se sentir sans valeur et dépressifs. Alors on va continuer à publier nos photos de voyage pour qu’on nous envie, on va continuer à publier une jolie photo qu’on a passé une heure à bien ajuster pour qu’elle soit la plus attirante possible, on va continuer à montrer nos richesses, nos succès ; tout ça pour que quelqu’un qu’on ne connaît pas ou à peine, de l’autre côté de la planète, mette un « like ». Ah ! Nous voilà enfin rassurés.

C’est maintenant mieux de passer du temps en virtuel sur les réseaux sociaux avec des gens que nous n’aimons pas que de passer du temps en physique avec des gens qui sont là, à côté, avec qui nous pouvons construire une vrai relation, avoir une vraie conversation, avec nos mots, notre visage, notre corps, avec nos vrais émotions plutôt qu’avec des « émojis ». Nous disons à notre famille, à notre conjoint, même à nos enfants, que nous n’avons pas de temps pour eux, alors que nous ne passons des heures sur les réseaux sociaux, tellement notre addiction va loin.

Et qu’est-ce qu’on peut dire de l’effet des réseaux sociaux sur la politique et sur notre bien commun ? C’est un des plus grands désastres que nous avons à combattre. Tous les gens qui consultent aujourd’hui les réseaux sociaux sont convaincus d’avoir raison, que leur position est la seule vraie et justifiable, et que tous ceux qui pensent autrement sont de parfaits débiles. Il n’y a même plus besoin d’écouter les autres. Pourquoi écouter une opinion que tout notre cercle du réseau social dit qu’elle est fausse ? L’extrémisme et la violence sont justifiables quand l’autre camp ne veut pas comprendre notre vérité. L’insulte et la haine sont les seuls arguments nécessaires. Et les coupables sont désignés d’avance, choisissez parmi ce menu : la gauche, la droite, les hommes, les femmes, les américains, les chinois, les capitalistes, les communistes, etc.

Comment pouvons-nous vivre ensemble si nous prenons tout ce que pensent les autres pour stupide et irrecevable ? Il n’a même plus le droit de s’exprimer parce qu’il pense le contraire de ce que nous pensons. Ce sont les braises de la guerre civile.

Les réseaux sociaux nous contrôlent. Notre téléphone nous contrôle. Nous sommes les sujets des grands rois d’aujourd’hui qui sont les entreprises de réseaux sociaux. Nous avons perdu notre liberté que nous pensions gagner et exprimer grâce à notre téléphone. Le film « The Social Dilemma » permet de comprendre comment nous sommes soumis sans le savoir, et comment donc nous libérer vraiment. Et cela commence simplement par nous éloigner du téléphone, des réseaux sociaux. Et revenir à la réalité, au contact des gens proches de nous.

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