Parfois quand on pense au stoïcisme on pense à quelqu’un sans expression, qui pense tout avec le filtre de la raison et qui ne montre jamais, oh jamais, une seule émotion. C’est un peu la représentation qu’avait Spock dans Star Trek, la caricature la plus connue du stoïcisme.
Mais le stoïcisme, ce n’est pas n’avoir aucune émotion, c’est de ne pas la laisser dicter nos réactions. Parce que même un sage stoïcien reste humain, il est quand même traversé par des émotions. Comme dit Sénèque : « Notre sage surmonte, à la vérité, toutes les disgrâces, mais il y est sensible. » Lettres à Lucilius, lettre 9.
Nous ne contrôlons pas l’apparition de nos émotions comme la peur ou la tristesse, ce sont des processus physiologiques automatiques face à un danger ou une déception. Mais pour le stoïcisme, nous contrôlons comment nous réagissons à ces émotions. De la même manière, nous ne contrôlons pas quand nous avons faim, c’est physiologique, mais nous contrôlons comment nous réagissons à la faim : en mangeant. Et encore plus, nous pouvons contrôler ce que nous mangeons : un cookie, ou des légumes. Nous pouvons même ne pas répondre à la sensation de faim jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Cela nous arrive très souvent quand nous sommes occupé par autre chose. Nous avons faim, mais comme nous travaillons nous oublions de manger et la sensation de faim passe pour un moment.
Les émotions sont la même chose : des processus physiologiques face auxquels nous pouvons choisir comment répondre. Si nous répondions sans cesse à la faim en mangeant des sucreries, nous n’aimerons pas ce que nous deviendrons. Et combien nous voyons de gens qui ruinent leur vie en réagissant avec colère, ou qui laissent leur vie passer en réagissant avec peur ?
Nous avons la possibilité de choisir. Et c’est ça un des messages essentiels du stoïcisme. Les émotions seront toujours là, mais nous pouvons choisir comment réagir à elles.