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Résumé de L’hypothèse du bonheur, trouver des vérités modernes dans des sagesses antiques, de Jonathan Haidt

Je voudrais commencer par dire que ce livre est le livre de sagesse moderne le plus formidable que j’ai pu lire (plusieurs fois). Jonathan Haidt est un psychologue social de grande renommée, extrêmement intelligent, très concret, et très honnête.

J’ai adoré ce livre car il prend en compte et confirme ce que les sagesses antiques, comme le bouddhisme et le stoïcisme, avaient vu juste. Ses travaux et ceux de ses collègues sur la psychologie humaine lui ont tout de même montré que ces sagesses antiques n’avaient pas totalement saisi ce qui rend l’être humain heureux et lui permet d’avoir une vie épanouie et alignée avec sa nature. Et les conseils des sagesses antiques limitaient parfois cet épanouissement. Avec l’aide de la psychologie moderne, Jonathan Haidt nous fait parcourir toute la panoplie de sentiments humains, de besoins fondamentaux, et nous donne des suggestions très éclairantes sur ce qui permetterait à un être humain d’être véritablement épanoui.

Tout ce qui est affirmé ici n’est pas une opinion ou un raisonnement bien élaboré de Jonathan Haidt comme dans un livre de philosophie. C’est soutenu à chaque fois par les études en psychologie les plus solides des plus grandes universités dans le monde. Je vous renvoie vers le livre pour les références.

Vous pouvez trouver ce livre en français sous le titre « L’hypothèse du bonheur: La redécouverte de la sagesse ancienne dans la science contemporaine », ou sous le titre un peu plus vendeur de « Les 10 lois du bonheur. »

J’ai regroupé ici les idées principales du livre. J’espère que ce résumé vous aidera, et qu’il vous donnera envie de lire le livre qui m’a énormément apporté personnellement.

Chapitre 1 – L’être divisé

– Le conflit interne entre la raison et les désirs humains peut être vu comme un cavalier sur le dos d’un éléphant. Le cavalier peut diriger l’éléphant et lui indiquer où il faut aller, et l’éléphant peut suivre. Mais lorsque l’éléphant veut vraiment quelque chose il est très difficile pour le cavalier de le maîtriser.

– La raison pour laquelle nous avons un énorme éléphant qui prend des décisions automatiques et inconscientes, et un petit cavalier qui prend des décisions lentes et conscientes est due à l’évolution de notre cerveau : les circuits du cerveau qui gèrent les processus automatiques et les désirs sont très vieux (nous les partageons avec les animaux) et très matures, alors que les circuits du cerveau qui gèrent la raison et le langage sont très récents, et encore défectueux.

– Le cavalier peut voir plus loin dans l’avenir et ce qui est à son avantage sur le long terme. Il peut conseiller l’éléphant sur les directions à prendre, mais il ne peut pas l’ordonner de prendre une direction contre son gré, car c’est l’éléphant qui contrôle le corps et la physiologie.

– Le cavalier et l’éléphant ont chacun leur intelligence, et leur travail commun est ce qui fait l’unicité de l’être humain. Mais ils ne travaillent pas toujours bien ensemble.

– Une personne émotionnellement intelligente a un cavalier très compétent qui sait distraire et amadouer l’éléphant en jouant sur les stimulus qu’il lui présente, au lieu d’entrer en conflit direct avec l’éléphant en usant de volonté et de raison, qui est un combat très difficile à mener et perdant.

– Quand il s’agit d’argumenter sur des sujets moraux, ce n’est pas le cavalier qui choisit la position morale. C’est souvent l’éléphant, car il est le seul à pouvoir trouver les choses bonnes ou mauvaises. Comme c’est le cavalier qui a la capacité de verbaliser des arguments, il se retrouve souvent à utiliser la raison pour faire l’avocat de ce que l’éléphant trouve bon et mauvais, plutôt que d’avoir ses propres opinions.

– Voilà la situation de l’être humain. Nous sommes à la fois le cavalier et l’éléphant. La suite du livre va montrer comment faire avec cette situation et nos connaissances en psychologies pour réussir à nous entendre entre nous, pour être heureux, pour grandir psychologiquement et moralement, et trouver un but et un sens à nos vies.

Chapitre 2 : changer notre esprit

– Le stoïcisme et le bouddhisme nous apprennent que nous réagissons à la manière avec laquelle nous interprétons les événements qui nous arrivent, et qu’en changeant notre manière de les voir, nous pouvons changer notre comportement. Même quand on a une révélation qui nous montre que notre représentation des choses est mauvaise, cela ne suffit pas pour changer son comportement. Le cavalier ne peut pas juste décider de changer, il faut réentraîner l’éléphant, ce qui est difficile. Ce chapitre concerne les raisons qui font que l’éléphant a tendance à l’inquiètude et au pessimisme, et comment le cavalier peut faire pour le réentraîner.

– Nous avons un système d’attraction (amusement, espoir) et de répulsion (danger, ennui) dans notre esprit que l’éléphant utilise pour se diriger dans le monde. Il est vrai que notre représentation des événements influence notre manière d’agir, mais l’éléphant influence beaucoup plus vite nos représentations que le cavalier.

– Nous avons un biais vers la négativité très fort qui fait que les choses négatives dans notre vie nous influencent beaucoup plus que les choses positives. Notre biais de négativité ne change pas seulement nos émotions mais également nos raisonnements. La peur vous rend plus vigilents et prudents, la colère nous rend plus susceptible au manque de respect, et la tristesse rend aveugle au plaisir et aux opportunités. Il est vrai que nos représentations façonnent comme est-ce que nous allons vivre les choses, mais notre biais de négativité peut influencer ces représentations et rendre notre raisonnement plus négatif.

– Les gens qui, depuis qu’ils sont bébés, ont naturellement plus d’activité dans la partie droite du cerveau par rapport à la partie gauche ont tendance à être plus susceptibles à l’anxiété, à la peur et à la honte. Ceux qui ont plus d’activité dans la partie gauche sont moins susceptibles à la dépression et récupèrent plus vite des expériences négatives dans leur vie. Ceux qui ont le malheur d’avoir des cerveaux plus actifs du côté droit vont batailler toute leur vie pour réduire l’emprise de leur système d’émotions négatives hyperactif sur eux.

– Il y a trois méthodes qui fonctionnent pour réentraîner son éléphant afin d’être moins susceptible à la négativité : la méditation, les thérapies comportementales-cognitives, et le Prozac.

– La méditation est une technique qui a été utilisée par plusieurs traditions pendant des siècles, et qui a été popularisé en occident au travers du bouddhisme. Le but de la méditation est d’influencer les processus de pensées automatiques, donc d’apprivoiser l’éléphant. La méditation permet de s’entraîner au non-attachement aux choses. Le non-attachement permet de se débarrasser de la souffrance de la perte, mais elle abandonne aussi les plaisirs de la réussite. Dans le chapitre 5, on verra si c’est un bon compromis dans la vie. En tout cas, la méditation, bien qu’elle soit difficile à pratiquer, permet vraiment de calmer l’esprit, en apprivoisant l’éléphant.

– Les thérapies comportementales-cognitives (TCC) ont été créées par le psychiatre Aaron Beck quand il s’est rendu compte que ses patients avaient souvent des manières de penser qui les rendaient malheureux, et qu’il était possible de les capter et de les contester. Comme dit plus haut, le raisonnement du cavalier aide souvent à justifier et confirmer les peurs instinctives de l’éléphant. Les gens dépressifs ont tendance à justifier et confirmer leurs peurs avec des schémas de pensée comme le catastrophisme (tout va ne faire qu’être pire), la personnalisation (ce qui arrive est à cause de ma personnalité plutôt qu’à cause d’événements extérieurs), surgénéralisation (je fais toujours ça). Les TCC apprennent à capter ces pensées négatives et à les contester et trouver de meilleures manières d’évaluer ce qui leur arrive. Faire ceci tous les jours permet de directement apprendre à l’éléphant, au travers de la répétition, à mieux réagir. Aujourd’hui les TCC (très proches de ce suggère le stoïcisme) sont un des traitements les plus efficaces pour la dépression, l’anxiété et bien d’autres problèmes. Les TCC sont aussi efficaces que le Prozac à traiter la dépression. Elles sont en plus efficaces à long terme car elles entraînent l’éléphant, contrairement au Prozac qui arrête d’agir quand on arrête de le prendre.

– Le Prozac fait partie d’une famille de médicaments qui agissent sur le système de sérotonine qui influence notre manière de nous sentir. Il est très efficace pour combattre la dépression car il agit directement sur l’éléphant, en revanche il a parfois des effets secondaires qui ne sont pas appréciables. Le Prozac est controversé surtout pour deux raisons. Premièrement, c’est un raccourci. Il permet d’avoir instantanément chez certains les mêmes effets positifs que plusieurs années de thérapie et même parfois ce que la thérapie ne réussit pas. Deuxièmement, il change la personnalité des gens et les rend parfois beaucoup plus confiantes et leur permet beaucoup plus de réussite dans leur vie. La controverse vient du fait que le Prozac permet un développement personnel très prononcé auquel nous tenons, mais que nous jugeons non authentique. Un peu comme des stéroïdes qui aident les athlètes à dépasser ceux qui n’en prennent pas, le Prozac est parfois vu comme un amplificateur de potentiel, une chirurgie esthétique du cerveau. Il est facile pour ceux qui ne sont pas nés avec une activité plus intense dans le côté droit du cerveau qu’il ne faut pas prendre de drogue qui permet de réduire cette activité. La nature a fait qu’ils ne souffrent pas autant que les autres, et cette injustice peut être aujourd’hui réparée grâce au Prozac. Prozac pour des gens avec un biais de négativité très prononcé est comme des lentilles de contact pour des gens myopes.

– Pour finir, il est vrai que notre manière de vivre dépendera de notre représentation des événements qui nous arrivent. Mais il faut d’abord savoir commet fonctionnent nos représentations et ce qui les affectent. Pour changer nos représentations, nous pouvons utiliser des méthodes testées qui marchent et qui sont : la méditation, les TCC, et le Prozac. Ce ne sont pas des méthodes exclusivent, mais elles permettent toutes d’agir directement sur l’éléphant pour l’apprivoiser. Certaines vont mieux fonctionner sur un type de personne que d’autres. En tout cas, le changement est possible grâce à elles.

Chapitre 3 – Réciprocité et vengeance

– La réciprocité est un instinct naturel, c’est la monnaie principale de notre vie sociale. Notre altruisme et réciprocité naturelle viennent du fait que notre survie et celle de nos gènes dépend de la survie de notre famille proche. Notre instinct naturel s’étend au-delà de la famille proche avec des réserves.

– Dans chaque personne est intégrée une stratégie : jouer du tac ou tac. Plus spécifiquement, c’est d’être gentil au premier tour de l’interaction, puis traiter l’autre comme il vous a traité durant le tour précédent.

– La gratitude et la vengeance sont les sentiments naturels qui permettent de répondre à la coopération ou non de quelqu’un. La gratitude permet d’obtenir de nouveaux alliés, alors que la vengeance permet de prévenir contre les tricheurs et les profiteurs. La gratitude et la vengeance sont deux faces de la même pièce. C’est difficile d’avoir l’un sans l’autre.

– Dans la vie courante, la vengeance n’est pas aussi brutale que dans la Mafia. Une vengeance courante contre quelqu’un qui n’a pas respecté les règles est de réduire sa réputation. Le commérage est une des clés qui ont permis à l’être humain de devenir un animal plus social. C’est peut-être la raison pour laquelle notre cerveau s’est développé et a développé le langage. Le langage permet de contrôler le groupe social, pour le souder et faire attention à ceux qui le mettent en danger, cela en échangeant des informations sur ces individus au travers du langage. Car la survie du groupe en dépend.

– Les gens utilisent principalement le commérage pour parler des violations morales et sociales des autres dans le groupe. La plupart des gens disent ne pas aimer le commérage et les commères, pourtant tout le monde le fait. Pourtant le commérage, malgré sa mauvaise réputation, a une fonction sociale très importante. C’est un policier contre les profiteurs et un professeur sur la valeur des gens qui peuvent nous aider et à qui faire confiance.

– En terme de réciprocité, nous voulons jouer du tac au tac avec les autres, mais nous voulons aussi construire une réputation de quelqu’un qui joue de manière juste. La réciprocité avec la gratitude, la vengeance et la réputation devraient former un système qui marche parfaitement. C’est rarement le cas malheureusement à cause de biais égoïstes et d’une grande hypocrisie.

– Les vendeurs utilisent souvent des techniques qui se basent sur notre sensibilité à la réciprocité pour nous vendre des choses dont nous n’avons pas besoin. Par exemple, ceux qui vous donnent des échantillons gratuits pour vous inciter à acheter leur produit. Une partie de nous n’aime pas recevoir quelque chose gratuitement, alors elle met la main à la poche pour retourner la faveur. Cette partie est notre instinct naturel à la réciprocité qui fait partie de l’éléphant.

– La réciprocité ne fonctionne pas seulement dans le cas d’une transaction commerciale, c’est dans les relations amicales et amoureuses aussi. Les relations humaines sont très sensibles à l’équilibre entre les partis. Donner trop ou pas assez peut ruiner une relation. Une relation se forme avec une réciprocité équilibrée dans les cadeaux offerts, les faveurs, l’attention, et le partage d’informations personnelles.

– La réciprocité, comme l’amour, est très puissante pour nous attacher aux autres.

Chapitre 4 : Les erreurs des autres

– L’hypocrisie des autres permet aux gens de sentir l’émotion de mépris qui leur donne un sentiment gratifiant de supériorité. En plus, le mépris est fait pour être partagé avec les autres au travers du commérage dans les radios et les médias publics.

– Le problème est que la psychologie a bien montré que nous sommes tous des hypocrites, et qu’il existe des mécanismes psychologiques qui nous rendent aveuglent à notre propre hypocrisie. Ces découvertes peuvent être libératrices de notre moralisme destructeur et de notre superiorité autoproclamée en vertu.

– Le vrai problème n’est pas que les gens triches, c’est qu’ils pensent qu’il ne font rien de mal quand ils trichent. Comment faire pour affronter ce problème alors ?

– Les études montrent que l’éléphant n’est pas l’accusateur. L’éléphant penche émotionnellement d’un côté ou de l’autre, et c’est le cavalier qui, comme un avocat, essaye d’utiliser la raison pour justifier la position de l’éléphant.

– La plupart des gens pensent qu’ils sont meilleurs que la moyenne en compétence et en vertu, même quand on leur dit que nous avons tous des biais qui font que nous avons une représentation enflée de nous-mêmes. Ils jugent alors plus sévérement les autres mais ne changent pas leur vision sur eux-mêmes.

– C’est surtout dans les compétences et vertus ambigues à déterminer que les gens sont les plus flatteurs avec eux-mêmes. Par exemple en leadership, chacun trouve un moyen de définir le leadership pour correspondre à ses traits de caractère pour dire qu’il est meilleur que la moyenne. Alors que dans ce qui est plus objectif comme les compétences plus objectives comme savoir jongler, on est flatteur mais plus modeste.

– Le pire est que les gens qui ont ces illusions positives sur eux-mêmes ont une meilleur santé mentale, sont plus heureux et sont plus aimés que ceux qui ne ont moins ces illusions.

– Nous avons tous tendance à surévaluer notre contribution aux tâches communes. Par exemple quand on demande à des couples le pourcentage de contribution aux tâches ménagères, la somme des deux fait plus de 120 % du travail. Et pour des étudiants en MBA qui travaillent sur un projet commun, c’est plus de 139 %.

– Nous sommes sujets à ce que les chercheurs Emily Pronin et Lee Ross appellent le réalisme naïf : croire qu’on voit le monde tel qu’il est, mais uniquement dans le comportement des autres, et pas pour le nôtre. Le réalisme naïf des gens nous fait bien voir qu’il n’y a pas vraiment de bien et de mal clairement défini, uniquement notre perception du bien et du mal.

– Les gens continuent, depuis les premières religion, à se convaincre qu’il y a un mal absolu qui est incarné par le diable par exemple. Alors ils ont tendance à se dire qu’ils sont dans le camp du bien, contre le camp du mal.

– Dans des études qui n’avaient rien à faire du politiquement correct menée par Roy Baumeister, un des chercheurs les plus , on trouve que les gens attribuent souvent le mal absolu à l’auteur d’un crime, alors qu’ils attribuent la pureté à la victime. Et toute personne qui conteste ça est dans le camp du mal. Alors que dans la réalité, la plupart de temps la responsabilité est partagée. Cela ne veut pas dire que la responsabilité est équitable entre les deux. Mais ça ne nous empêche pas d’attribuer le camp du bien absolu à la victime et le camp du mal absolu à l’auteur.

– Il y a quatre raisons principales pour la cruauté et la violence. L’ambition/l’avidité et le sadisme sont les deux premières, mais celles-ci ne causent qu’une petite portion de la violence. Les deux autres sont beaucoup plus significatives qui sont : la haute estime de soi, et l’idéalisme moral. D’où la question autour de la tendance actuelle d’essayer d’augmenter chez les enfants leur estime d’eux-mêmes, ce qui risque de créer du narcissisme instable. Il serait peut-être meilleur de leur apprendre des compétences solides dont ils peuvent être fiers. L’estime de soi instable explique les violences individuelles, mais l’idéalisme moral explique les violences de masse et les pires atrocités de l’histoire humaine, parce que l’idéalisme provoque presque inévitablement la croyance que la fin justifie les moyens.

– Les anciennes philosophies (bouddhisme, stoïcisme, etc.) mettaient en avant que le plus important pour l’être humain est de construire sa personnalité et son tempéramment pour affronter le monde. Et malheureusement aujourd’hui, la philosophie met plus en avant l’étude de cas moraux plutôt que de mettre en avant la construction de soi. Pouvoir se remettre en question et voir en soi les erreurs qu’on commet est un des meilleurs moyens pour comprendre la position de l’autre, au lieu de la juger avec précipitation. Comprendre l’autre et l’admettre active le circuit de réciprocité qui fait que l’autre essaye aussi de vous comprendre en retour.

Chapitre 5 – la poursuite du bonheur

– Le bouddhisme comme le stoïcisme nous disent qu’un des freins majeurs du bonheur est la poursuite des biens externes, c’est l’illusion comme l’appelle les bouddhistes, et l’attachement aux indifférents chez les stoïciens. Le bonheur ne peut venir que de l’intérieur d’après ces philosophies.

– Obtenir quelque chose ne nous donne pas du plaisir, c’est aller le chercher qui nous le donne. L’éléphant est fait pour gagner dans le jeu de la vie (avoir un on statut social, des ressources, des amis, un amant). Il ne prend pas du plaisir quand il obtient la victoire, mais lorsqu’il fait un peu de plus vers la victoire.

– Le problème est que l’être humain s’adapte à toute nouvelle situation. Quelque soit le bien matériel, notre niveau de bonheur s’adapte à lui, et nous pensons qu’en avoir plus va régler le problème. C’est ce qu’on appelle l’adaptation hédonique (ou tapis roulant hédonique en traduisant littéralement l’anglais).

– Le Bouddha et Épictète, donc le bouddhisme et le stoïcisme, répondent à ça en disant qu’il faut cesser de chercher les biens extérieurs. Les recherches en psychologies ont montré que les bouddhistes et les stoïciens sont peut-être allés trop loin. Il y a des biens externes qui ont vraiment de la valeur pour l’être humain et son bonheur.

– Une des idées les plus importantes dans la psychologie positive est que ce qu’ils appellent la formule du bonheur : H=S+C+V. Le bonheur (Happiness) est déterminé par sa sensibilité naturelle et génétique au bonheur (Set point), par l’environnement de sa vie (Conditions), et par les activités volontaires (Voluntary activities). S’il y a l’environnement de sa vie (le C) et des choses extérieures à rechercher (le V) qui jouent sur la vie, cela voudrait dire que Bouddha et Épictète n’avaient pas complètement raison.

– Gagner plus de contrôle sur notre environnement rend plus énergique et plus heureux.

– Faire en sorte de réduire le sentiment de honte de soi en entretenant le corps permet d’augmenter la confiance en soi et le bien-être.

– Les relations avec les autres sont une des choses les plus importantes pour notre bien-être. De bonnes relations sont très bénéfiques et de mauvaises relations sont destructrices.

– La tranquillité n’est pas un état humain naturel. L’être humain est un être d’action, qui a besoin d’agir et d’aller chercher ce dont il a besoin.

– Pas n’importe quelle action n’est bénéfique. Les actions qui nous font rentrer dans un état de flow sont très gratifiantes. Le flow est le sentiment d’être totalement engagé dans ce qu’on fait.

– Pour trouver ce qui nous rend engagé dans quelque chose, il faut trouver les activités où nous usons de nos forces personnelles.

– Il y a des choses extérieures qui méritent d’être cherchées et rendent notre vie meilleure. Être engagé dans une activité qui fat usage de nos forces personnelles, agir pour le bien des autres, exprimer de la gratitude à quelqu’un qui nous a fait du bien, sont des choses qui ne sont pas indifférentes et qui nous aident à nous sentir mieux.

– Il y a des biens qui n’ajoutent pas grand-chose au bonheur, comme l’argent au-delà de ce qui permet de vivre hors de la faim et de l’instabilité. Il est plus judicieux de passer plus de temps dans des vacances ou avec la famille que de passer son temps au travail pour s’enrichir plus que nécessaire. Les activités et les expériences nous rapprochent des autres, alors que les possessions nous séparent des autres.

– La vie de détachement et d’indifférence que promeuvent le bouddhisme et le stoïcisme sont des vies qui cherchent à éviter les passions. Mais une vie sans passion n’est pas une vie humaine. L’attachement nous apporte la douleur, mais il nous apporte aussi nos plus grands bonheurs.

– Le bouddha est un excellent guide pour le bonheur intérieur, mais il nous faut aussi un bon équilibre avec ce qui est à chercher dans la vie extérieure, ce que peut nous apprendre la psychologie moderne.

Chapitre 6 – L’amour et l’attachement

– Ce chapitre est sur un besoin fondamental, celui de l’être humain pour les autres, pour le toucher, et pour des relations proches.

– Quand les enfants grandissent sans une attache stable et durable, ils ont plus de chance de devenir des solitaires et sont plus susceptibles d’être déprimés. Si vous voulez que vos enfants grandissent en bonne santé et indépendants, il vaut mieux les tenir dans vos bras, les serrer, les câliner et les aimer. Avoir une fondation sécurisante (amour parental) leur permet d’explorer et de dépasser la peur du monde.

– Les enfants avec des dispositions au bonheur et qui ont des mères heureuses sont presque sûrs de développer un style d’attachement sécurisant, mais une mère dévouée peut surmonter ses dispositions moins heureuses ou ceux de son enfant et favoriser un modèle d’attachement sécurisant de leur relation.

– Comme les enfants qui sont plus heureux quand ils ont un style d’attachement sécurisant, les adultes qui ont ce style d’attachement sont plus heureux, vivent de plus longues relations et ont des taux de divorces plus bas que les autres.

– Pour les adultes aussi, le contact et l’attachement avec des proches produit de l’oxytocin dans le corps qui favorise l’affection et le bien-être.

– Les philosophes en général n’aiment pas l’amour. C’est pour eux une passion qu’il faut éviter et il vaut mieux lui préférer la vertu. L’amour est pour les stoïciens une façon de remettre son bonheur dans les mains d’un autre. Les philosophes peuvent parler d’amour dans le sens d’amour de la nature ou dans le sens de l’amitié. Et les deux existent et sont très bien. Or l’être humain a un besoin fondamental de l’amour affection qui est basé sur l’attachement.

– Même ceux qui disent qu’ils n’ont pas besoin d’avoir beaucoup de contact avec les autres sont plus avantagés s’ils en ont.

– Nous avons besoin d’interagir avec les autres, nous avons besoin de donner et recevoir, nous avons besoin d’appartenir.

– Une idéologie d’extrême liberté individuelle peut être dangereuse parce qu’elle encourage les gens à quitter leur maison, leur travail, leurs villes et leurs mariages en quête d’épanouissement personnel, et ainsi rompre les relations qui étaient probablement leur meilleur espoir pour un tel épaouissement.

– Sénèque avait raison : « Point de succès pour soi seul, point de malheur non plus : on vit en communauté. Nul, au reste, ne peut couler ses jours dans le bonheur qui ne considère que soi, qui tourne toutes choses à sa propre commodité. Vis pour autrui, si tu veux vivre pour toi. » Lettre à Lucilius 48.

Chapitre 7 – L’utilité de l’adversité

Lisez le livre, il est vraiment excellent !

Chapitre 8 – La félicité de la vertu

Je vous assure qu’il y a beaucoup de choses à apprendre de ce livre.

Chapitre 9 – La divinité avec ou sans Dieu

Ce livre est profond et concret.

Chapitre 10 – Le bonheur vient d’un entre-deux

Un livre d’une immense sagesse.

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