« Que la philosophie dresse tout autour de nous une forteresse inexpugnable que la Fortune peut battre de toutes ses machines de guerre sans parvenir à s’y ouvrir passage. Elle occupe une position insurmontable, l’âme qui a évacué les choses du dehors, pour se donner son indépendance en son donjon : tout projectile tombe au-dessous d’elle. » Sénèque, Lettres à Lucilius, 82.
Quand les difficultés commencent à s’accumuler, nous pouvons avoir l’impression que nous sommes entourés par des ennemis qui cherchent à nous attaquer. Nous avons l’impression d’être vulnérables, et que nous n’allons pas y survivre. Surtout si dans notre tête, nous avons l’impression que nous sommes un petit village qui est attaqué par des ennemis puissants.
La guerre a toujours été quelque chose d’inévitable dans l’histoire de l’humanité. Et les peuples qui risquaient d’être attaqués n’attendaient pas l’ennemi avec résignation. Ils construisaient des fortifications pour résister. Et au sein de leurs fortifications, ils ne se sentaient pas aussi vulnérables que dans un petit village. C’était l’ennemi qui allait céder lors de l’assaut.
C’est la même chose que nous demandent Sénèque et les stoïciens. Construire une forteresse intérieure, une forteresse de l’âme, depuis laquelle nous pouvons voir les difficultés qui viennent, et ne pas les craindre. Car elles peuvent bien attaquer, mais elles ne nous atteindront pas. Elles s’épuiseront avant.
Cette forteresse ne se construit pas du jour au lendemain. Elle demande du travail sur soi, des efforts qui font qu’à chaque attaque, nous voyons comment nous pouvons renforcer ses murailles. Et avec le temps, cette forteresse intérieure aura une tour à partir de laquelle nous pourrons voir le monde, sans nous étonner.