L’air frais de la nuit et le silence des quelques voitures qui circulent encore dans les rues mettent l’esprit dans un état second. L’inlassable instrument de réflexion dans la tête tourne au ralenti, et les yeux regardent plus loin et plus haut. Ce monde est effrayant et beau, c’est ce qui le rend si incroyable.
S’il n’était qu’effrayant, on n’oserait pas bouger de peur du danger. S’il n’était que beau, on n’aurait pas besoin de s’activer car on ne ferait que se prélasser et l’observer. Mais il est les deux. On le fuit et on le cherche. On l’évite et on le suit. Un pas en arrière et un pas en avant. On a envie de se couvrir, puis de courir, de s’accroupir, puis de sauter.
Chacun de nous a sa sensibilité. Certains sont écrasés par la peur, d’autres sont transcendés par la joie. La plupart d’entre nous est entre les deux, une fois comme ci une fois comme ça.
La sagesse est peut-être de savoir mieux vivre avec soi. Être meilleur, chaque jour un peu plus. Se battre et se battre et se battre, pour le meilleur de ce qu’on peut. Mais je dirais qu’avant tout, la sagesse est de savoir aimer la vie, toute la vie, telle qu’elle est. D’être bon autant que possible, et peut-être heureux. Proche de ceux que l’on aime et qui nous aiment, tant qu’il est encore temps, pour partager avec eux ce monde si effrayant, pourtant si beau.