Un rat de ville est parti voir son ami rat des champs à la campagne. Ils passèrent leurs journées à manger de bons petits plats, à marcher dans la nature et à dormir sur l’herbe. Le rat de ville était content. Il dit à son ami : « vous menez la belle vie ici, dans la tranquillité, loin du bruit, des problèmes, et de tous ces millions de rats de ville toujours pressés. » Le rat des champs lui répondit : « Oui mais il n’y a pas grand chose à faire, on s’ennuie ici à la longue. On mange bien mais il n’y a pas de variété. On marche dans la nature mais on a vite fait le tour. J’aurais préféré vivre en ville. » Le rat de ville proposa alors à son ami de venir avec lui pour lui montrer tout ce que la ville propose de distractions. Il l’emmena faire le tour des monuments la journée et des bars la nuit, ils allèrent manger des fromages du monde entier, et le rat des champs était content. Il dit à son ami : « c’est tellement plus drôle de vivre en ville, il y a tellement plus de choses à faire et d’autres rats à rencontrer. » Et le rat de ville lui répondit : « mais tu as vu combien de temps on est pris dans la circulation, combien on est encombrés. Tu sais, bien qu’il y ait plein de possibilités, d’habitude on n’arrive pas à faire autant de choses que ce qu’on a fait aujourd’hui. Et vous dans les champs, vous n’avez pas à vous soucier de tous les chats comme en ville. Tu ne rends pas compte que parfois c’est vraiment pénible. Les champs c’est beaucoup plus tranquille. »
Dans cette histoire entre le rat de ville et le rat des champs, chacun pourra trancher de ce qu’il préfère dans sa vie : vivre en ville ou à la campagne, ou dans une version plus réaliste, vivre dans une grande métropole ou dans une plus petite ville. Mais une chose est sûre, aucun des deux rats n’est stoïcien. Ni l’un ni l’autre n’est satisfait de ce qu’il a, de sa situation, des avantages dont il profite, et chacun envie la situation de l’autre. Où que l’on vive, penser de cette manière est un moyen certain d’être malheureux. Croire que le bonheur est toujours ailleurs, chez les autres, dans un autre lieu, dans une autre vie, c’est s’empêcher de le voir même quand il est là. Épictète, philosophe stoïcien, nous rappelle comment un sage, un homme qui sait être heureux, se comporte : « C’est un homme sage celui qui ne regrette pas ce qu’il n’a pas mais se réjouit de ce qu’il possède. »
La gratitude pour ce que l’on a est une des pratiques qui peuvent nous rendre le plus heureux. Peut-être que l’on peut vivre mieux ailleurs, peut-être qu’une autre situation pourrait potentiellement plus nous satisfaire, mais si l’on ne sait pas comment profiter ce que l’on a aujourd’hui, dans le présent, nous ne saurons pas profiter de ce que l’on voudrait avoir plus tard, dans l’avenir. L’exercice de gratitude est simple, il suffit de voir autour de soi les bonnes choses qui nous font plaisir et de se rendre compte qu’elles ne sont pas aussi banales que ce que l’on croit, car il y a d’autres personnes qui pourraient nous envier de les avoir. Exercez-vous chaque jour à la gratitude, et vous serez plus conscients du bonheur dans lequel vous vivez déjà.