Le passé n’a parfois pas envie de rester là où il est. Certaines histoires reviennent souvent à la mémoire comme si elles n’avaient pas été suffisamment digérées dans le ventre du temps. Bien sûr qu’il y a certains choix qu’on aurait aimé refaire en mieux. C’est tendance de penser qu’on ne doit jamais rien regretter, une forme de courage contemporain qu’il faut afficher pour paraître au fait des dernières actualités du développement personnel et de la liberté. Or il y a des choses que l’on regrette, des mauvais choix dont on a vu les conséquences, des paroles qu’on n’aurait jamais dû dire, des moments où on aurait dû agir mais où on a été lâche. Quelqu’un qui vous dirait qu’il ne regrette pas d’avoir volé ou d’avoir abusé des autres, l’applaudiriez-vous ?
Le passé revient sans relâche parfois. Il y a des histoires auxquelles je pense de temps à autre, et il y a des histoires qui me reviennent quotidiennement. C’est usant. On a beau savoir qu’il n’y a plus rien à faire, que le passé ne changera pas, elles continuent à réapparaître, surtout durant des moments de faiblesse. On a l’impression qu’on refera encore les mêmes erreurs, et qu’on a un défaut profond qui nous caractérise. Certains arrivent à la conclusion qu’il faudrait porter fièrement ses défauts et les clamer haut et fort. L’égocentrisme qui fleurte avec les nuages.
Mais il n’est pas vrai qu’on refera les mêmes erreurs du passé, car on a appris des conséquences de nos erreurs. Et si les histoires nous reviennent quotidiennement, alors que l’on en fasse bon usage. Qu’elles soient le rappel qu’au moment de refaire un choix, de ne pas refaire les mêmes erreurs. Qu’elles nous servent d’alertes. Que nos regrets soient en nous les signaux qui nous ramènent au présent et nous éclairent l’avenir.