« Si tu veux être reconnaissant aux dieux et à ta vie, songe à tous les hommes que tu as surpassés. Les autres, que t’importe ? Tu t’es toi-même surpassé. » Sénèque, Lettres à Lucilius, Lettre XV.
Notre esprit ne sait penser que de manière relative, il s’adapte à tout, et il a tendance à oublier d’où il a démarré. On se sent pauvre à 30 ans dans un appartement de 40m², alors qu’on a été étudiant à 20 ans dans une chambre de 9m².
C’est la même chose dans notre travail personnel de stoïcien. On a été très susceptible à chaque événement, on a été triste pendant des jours, anxieux pour la plus petite incertitude. Mais avec du travail quotidien sur soi, des exercices spirituels essentiels, des lectures acharnées, et un esprit décidé, les événements qui nous touchaient facilement auparavant ne sont plus aussi perturbants, la tristesse dure quelques heures et parfois est absente, et l’incertitude n’est plus si grave car les yeux sont beaucoup plus stables.
Comme on a été pauvre financièrement, on a aussi été pauvre mentalement. On oublie que la situation s’est améliorée avec de l’effort dans le temps. Et comme le dit Sénèque, on a surpassé tant d’hommes qui sont encore là où l’on a été auparavant. Et le plus important, c’est qu’on s’est surpassé soi-même. Ce qu’on pensait impossible à atteindre il y a longtemps est maintenant plus que dépassé.
Peut-être faudrait-il se rappeler aujourd’hui que du travail supplémentaire pourra apporter d’autres fruits dans l’avenir ? Pourquoi se satisfaire d’une seule récolte ?