Bien sûr qu’on ne peut agir que sur ce qui dépend de nous. On ne peut pas faire autrement.
Pour les stoïciens, ce qui dépend de nous est notre manière de voir les choses, nos réactions face à ce qui arrive. Nous ne pouvons pas dicter ce qui arrive dans le monde, car ça ne dépend pas de nous, mais nous pouvons maîtriser comment nous réagissons devant lui.
Alors comment faire face à ce qui ne dépend pas de nous ? Est-ce qu’on laisse faire, on regarde les choses se passer devant nous et subir les événements passivement en n’essayant de se focaliser que sur notre réaction ? Comme si on était au bord du Titanic et qu’on se laissait couler en faisant le moins de bruit possible ?
Ce ne serait pas une attitude stoïcienne. Même si les choses ne dépendent pas de nous, il faut agir. Du mieux qu’on peut avec les informations qu’on a.
« Le stoïcien agit toujours « sous réserve », en se disant : « Je veux faire ceci, si le destin le permet. » » Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique ? p. 209
Alors sur le Titanic, on essaye de trouver une solution de sauvetage, on essaye d’agir avec les compétences qu’on a selon la situation qui se présente. On ne sait pas si cela va donner des résultats, seul l’avenir le dira. Mais on agit quand même. Et si le destin nous permet de nous en sortir, alors tant mieux. Mais « Si le destin ne le permet pas, il [le stoïcien] essaiera de réussir d’une autre manière, ou il acceptera le destin, en « voulant ce qui arrive ». » Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique ? p. 209
S’il faut couler avec le Titanic, le stoïcien l’acceptera, mais pas en acceptant le naufrage avant qu’il n’ait eu lieu, car seul le destin peut déterminer l’issue finale. Le stoïcien n’est ni optimiste, ni pessimiste, il sait juste que le bateau coule, et qu’il peut agir s’il en est capable.
Peut-être que nos actions n’aboutiront à rien. Mais peut-être qu’elles seront déterminantes ! Nous ne le savons pas au préalable. Mais nous pouvons toujours agir, si le destin le permet.