« Vous savez que l’inquiétude n’est pas bonne pour vous, mais comme vous n’arrivez pas à arrêter de vous inquiéter, vous vous inquiétez d’être aussi inquiets. Et vous vous en voulez, alors vous vous inquiétez de vous inquiéter d’être inquiets. » Alan Watts.
Notre esprit est toujours en train de cogiter, et si seulement il pouvait sereinement penser à ce qui le trouble pour pouvoir le résoudre. Mais non. Il est inquiet, toujours inquiet de sujets dont il ne peut rien. Plus le sujet nous tient à coeur, plus il est important, plus les pensées fusent, plus notre esprit est submergé, plus l’inquiétude est immense, plus la boule dans la gorge se fait sentir. Nous sommes tourmentés par l’avenir dont nous ne savons rien, et nous avons peur que les choses se passent mal parce que nous tenons tellement à ce qu’elles se passent bien.
Nous n’arrêtons pas d’imaginer ce qui va se passer et de nous en inquiéter, et quand l’inquiétude devient insupportable, nous nous disons que ce n’est plus possible de s’inquiéter comme ça. Mais c’est trop difficile d’arrêter de penser sans arrêt, alors nous sommes inquiets de nous voir aussi inquiets et de ne pas pouvoir arrêter d’être inquiets. L’inquiétude appelle l’inquiétude. C’est une chute qui crée sa propre gravité.
Nous ne pouvons pas soulager le trop-plein de pensées par encore plus de pensées. Quand l’esprit est en train d’accélérer, il est parfois impossible de le rattraper en essayant de le calmer. C’est comme une machine qui surchauffe et qui ne peut plus recevoir aucune autre commande sans que ça ne la fasse encore plus surchauffer. À ce moment-là, la seule solution est de s’éloigner de son esprit, de l’observer en train de surchauffer sans le juger et sans faire un commentaire. Il se calmera tout seul si nous nous éloignons de lui: « De la même manière qu’un bassin d’eau agité se calme tout seul si on le laisse tranquille, il faut apprendre à laisser votre esprit tranquille, il se calmera tout seul. » Alan Watts.