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Faire attention à nos jugements malades

« Nous n’avons qu’à comparer l’impression que produisent sur nous les mêmes circonstances extérieures ou les mêmes événements pendant les jours de santé et de vigueur, avec celle qui est produite lorsqu’un état de maladie nous dispose à être maussade et inquiet. » Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Chapitre II, De ce que l’on est.

Cette image de Schopenhauer nous permet de bien comprendre à quel point nos représentations dépendent de nous, de notre état de santé physique et mental.

Quand nous sommes malade, c’est comme si le ciel devenait soudainement gris et les nuages grondaient d’éclairs. Rien ne va plus. Tous les événements extérieurs deviennent insupportables, alors qu’en temps normal, quand tout va bien et que la santé est là, nous n’y aurions même pas porté attention.

Pourtant, l’événement reste l’événement. Qu’est-ce qui change ? Notre perception. La maladie nous le fait voir comme pire que ce qu’il est. La bonne santé ne nous le fait même pas remarquer.

Il faut en comprendre que ce n’est pas que la maladie qui tort notre jugement des événements. Notre santé physique peut être tout à fait correct, mais notre santé mentale est diminuée sans en être conscient. Alors nous voyons beaucoup d’événements qui nous arrivent comme catastrophiques. Sauf que nous ne faisons rien pour revenir à une bonne santé, tant nous sommes convaincus que la source de nos malheurs vient de l’extérieur.

Faire attention à nos représentations, à comment nous jugeons les événements qui nous arrivent, est une discipline centrale dans le stoïcisme. Il s’agit d’être droit dans sa lecture de ce qui arrive, quelque soit l’événement, et d’en avoir une représentation correcte, raisonnable, et qui ne nous laisse pas à la merci d’émotions négatives qui ne nous apportent rien pour nous en sortir.

Alors la prochaine fois, si nous sommes inquiets à cause un événement qui nous arrive, il faudrait nous demander combien est-ce que notre esprit « malade » est responsable de cette inquiétude, et s’il ne vaudrait pas mieux corriger notre représentation pour mieux traverser ce qui nous arrive.

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