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Stoïcisme et minimalisme: nous avons beaucoup trop d’objets inutiles.

« Jusqu’à ce que nous commencions à nous en passer, nous ne réalisons pas combien de choses sont inutiles. Nous les utilisons non pas parce que nous en avions besoin mais parce que nous les avions. » Sénèque, Lettres à Lucilius, 123.

Déménager est un bon exercice pour voir à quel point on a été boulimique dans ses achats. En faisant le tri dans ses placards, on retrouve plein d’objets qu’on n’a utilisé qu’une seule fois, juste après les avoir achetés, et qui ne sont jamais ressortis du placard où on les a mis. Si nous n’avions pas à déménager, ils seraient restés là jusqu’au jour de notre mort, et peut-être même au-delà. Ils nous survivront, pas parce que ce sont des objets solides, mais parce que ce sont des objets inutiles. Nous les avons achetés parce que nous n’étions pas conscients de ce qu’on achetait.

Nous traversons les rayons des supermarchés et des magasins tout en pensant à un autre sujet. Et quand ce sujet est stressant, nous pouvons attraper la première chose devant nous et nous persuader qu’elle nous servira, que ce soit un spiralisateur de légumes, ou un livre sur le sommeil et une lampe de lecture… C’est comme lorsque nous mangeons devant la télé : nous ne savons pas ce que nous avons mangé, mais nous l’avons mangé et nous sommes rassasiés, pour le moment.

Durant un déménagement, nous voyons bien tout notre argent qui est allé dans des choses tellement inutiles qu’il vaut mieux les jeter plutôt que les donner et montrer aux autres ce qu’on a fait. En réalité, tout le monde a commis la même erreur. Tous les gens qu’on connaît ont des placards remplis d’objets inutiles, et certaines personnes vous diront même qu’elles leur serviront un jour. Ça c’est les pires. Si on n’est pas conscient quand on les a achetés, que l’on soit au moins honnête après coup, au lieu d’essayer de trouver des excuses et rationaliser ses achats compulsifs.

Mais maintenant que nous voyons tous ses objets chez nous et que nous nous rendons compte de leur inutilité, la meilleure chose à faire est d’essayer de ne pas retomber dans les mêmes erreurs et de ne pas continuer à remplir notre espace d’objets qui ne servent à rien. Pour cela, il faut être conscient lors de nos achats et de se poser la question : « est-ce que j’ai vraiment besoin de ça ? » La plupart du temps la réponse est non. Mais la plupart du temps, on essaye de trouver une raison pour justifier l’achat.

Pour les stoïciens, les objets ne sont pas nécessaires pour notre bonheur ni pour nous rendre meilleurs. Car tout cela vient de notre manière de penser qui dépend de nous, pas de nos possessions. Les stoïciens ne disent pas qu’il ne faut pas avoir d’objets chez soi, ils disent juste qu’il ne faut pas en dépendre pour notre bien-être. On peut les avoir, tant qu’ils ne s’opposent à notre but de nous améliorer et d’être plus serein et plus maître de soi. Or souvent avoir une tonne d’objets autour de soi nous complique la vie. C’est pour cela que le stoïcisme invite au minimalisme. Avoir des centaines d’objets autour de soi, c’est avoir des centaines de choses qu’il faut potentiellement entretenir, des objets que nous pourrions avoir peur de perdre, alors que si ne nous les avions pas, nous ne penserions même pas que nous en avions besoin.

Un déménagement est l’occasion de faire le rangement dans ses placards, mais c’est aussi l’occasion de faire le rangement dans sa tête, et apprendre à l’avenir à ne pas s’encombrer d’objets inutiles et de nous compliquer la vie.

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