Les stoïciens avaient l’habitude de dire qu’une bonne vie, c’est une vie qui est en accord avec la nature. Mais il ne faut pas penser que les stoïciens étaient des hippies qui détestaient la société de consommation et qui voulaient cultiver leurs propres légumes (ce qui n’est pas mauvais par ailleurs).
Vivre selon la nature pour les stoïciens, c’est plutôt de pouvoir utiliser sa raison pour mieux vivre dans le monde tel qu’il est. Pour expliquer mieux ce que cela veut dire, il faut parler des trois parties qui forment le stoïcisme : la logique, la physique et l’éthique.
La logique est l’utilisation de la raison et de notre connaissance de la psychologie pour mieux penser. La physique est l’étude du monde et de la nature pour mieux comprendre l’univers, ce qu’on appelerait aujourd’hui les sciences naturelles. Et l’éthique concerne l’étude de comment bien vivre avec soi-même et avec les autres. C’est pour cela que vivre selon la nature, c’est utiliser sa raison (logique), pour mieux vivre (éthique), dans le monde tel qu’il est (physique).
Un exemple de bien vivre selon la nature, c’est savoir comment agir quand nous nous inquiétons de ce que pense quelqu’un d’autre de nous.
Il faut raisonner en se demandant si les autres savent tout ce que nous pensons d’eux : ce n’est pas le cas. La nature physique fait que toutes nos pensées sont dans notre tête et ne sont entendues que lorsque nous parlons.
Personne ne sait exactement ce que nous pensons. Alors logiquement, nous aussi nous ne savons pas exactement ce que pensent les autres de nous, et nous ne le contrôlons pas.
C’est pour cela que pour mieux vivre (éthique), il faudrait accepter la nature des choses et ne pas s’inquiéter des pensées des autres que nous ne contrôlons pas.
S’inquiéter des pensées des autres, c’est vouloir que la nature du monde soit autre chose qu’elle n’est, et c’est se garantir d’être malheureux, car la nature ne s’adapte pas à nous, mais nous à elle.
À chaque fois que nous ne cédons pas à nos inquiétudes qui sont contraires à la nature des choses, nous montrons plus de force d’esprit et une meilleure compréhension du monde.
Ou comme dit Épictète : « L’usage que tu fais de tes représentations; toutes les fois qu’il est conforme à la nature, tu peux être fier de toi: pour le coup, ce dont tu seras fier viendra vraiment de toi. » Manuel, VI.