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12 exercices spirituels dans « Comment être un stoïcien »

Moi aussi j’aime bien les beaux discours. Ils vous donnent l’envie de faire quelque chose, d’agir pour créer un changement dans le monde et surtout en vous-même. Mais on les écoute, et deux jours plus tard on les oublie… On ne fait rien, on ne change pas et on continue dans ce qu’on a toujours fait qui nous pousse maintenant à culpabiliser car on sait qu’on est capable de mieux, mais on n’y arrive pas ou on ne sait pas comment y arriver. Parce qu’un beau discours ne change rien. Une belle citation ne transforme pas. Les belles paroles ne sont que des mots joliment dits. Or ce qu’on veut, c’est changer.

Les stoïciens savaient bien que parler n’était pas suffisant pour changer. Se tranformer et devenir quelqu’un de meilleur a besoin de travail, d’effort, alors ils n’ont pas juste écrit des livres et fait des discours, ils ont aussi donner tout un tas d’exercices spirituels qui ont pour but de nous entraîner à devenir les personnes que nous voudrions être. Un exercice spirituel est pour l’esprit et l’âme ce qu’un exercice physique est pour le corps, ça les renforce. Et il ne suffit pas de les faire une fois, il faut que ce soit répété tous les jours si possible.

Dans le livre « Comment être un stoïcien » de Massimo Pigliucci, on trouve une liste de 12 exercices que nous pouvons faire pour changer et nous transformer. Voici un résumé de chacun d’eux :

1 – Examinez vos jugements : Dès qu’il vous arrive quelque chose, vous êtes tout de suite en train de la juger dans votre tête en vous disant que c’est mal, que ça aura plein de conséquences sur votre vie, que vous n’avez pas de chance et vous vous emportez dans la tristesse ou la colère qui ne vont rajouter que rajouter du mal au mal. L’exercice spirituel ici est d’examiner ces jugements instantanés que vous faites et d’évaluer rationnellement ce qui vous arrive avant de vous emporter dans des émotions négatives. Dans votre situation, qu’est-ce qui en votre contrôle, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Si vous voyez que vous pouvez faire quelque chose pour améliorer votre situation alors faites-le. Si vous n’y pouvez rien alors il faut accepter ce qui arrive car de toute façon ce n’est plus de votre ressort.

2 – Rappelez-vous de l’impermanence de tout : Le temps passe et fait son effet autant sur les choses que sur les êtres humains. Nous ne nous rendons compte de la valeur de quelque chose que lorsque nous l’avons perdu. Mais ce n’est pas nécessaire de le réaliser après qu’il ne soit trop tard. L’exercice spirituel ici est de se rappeler de temps en temps que rien n’est permanent, et qu’il faut profiter de ce qui est là tant qu’il est là, avant qu’il ne le soit plus. Donc tant que vous le pouvez, passez du temps avec les gens que vous aimez, allez voir vos parents, vos frères et sœurs, vos amis les plus proches. Ces personnes ont beaucoup plus de valeur que tout autre chose dans votre vie.

3 – Faire preuve de réserve : Les autres parfois agissent d’une manière qui nous énerve et on a envie de les taper. Peut-être qu’on ne va pas les taper mais on veut leur crier dessus. Peut-être qu’on ne pourra pas leur crier dessus mais on risque d’être bien énervé sans qu’on puisse faire quoi que ce soit. L’exercice spirituel ici est de savoir faire la différence entre les actions des autres et nos réactions face à elles, de savoir que nous ne contrôlons pas les premières mais nous contrôlons les secondes. Si nous voyons que quelqu’un a mal agit et que nous n’y pouvons rien, ce n’est pas la peine de mal réagir à notre tour. On peut faire preuve de réserve et rester droit.

4 – Comment pouvons-nous être vertueux ici et maintenant ? Face à n’importe quel mal qui vous arrive, que ce soit une déception, une maladie, la perte de quelque chose, nous pouvons nous exercer à être vertueux, c’est-à-dire à essayer de s’améliorer en tant qu’être humain. Face à chaque mal qui nous arrive, nous pouvons au moins apprendre à être plus endurant, plus courageux, plus stable et plus ferme.

5 – Arrêtez-vous et respirez un bon coup : Quand vous réagissez immédiatement à une situation, vous êtes plus susceptibles de mal réagir et de faire une connerie. L’exercice ici est très simple mais très important. C’est d’apprendre à vous arrêter de réagir tout de suite face à quelque chose, et d’aller faire un petit tour avant. Par exemple votre compagne ou votre compagnon a dit quelque chose qui vous a un peut fait mal, vous pourriez réagir émotionnellement et aggraver la situation. Mais si vous allez marcher un petit moment avant de réagir, vous allez non seulement éviter l’escalade, mais vous verrez qu’elle ne voulez pas vraiment vous blesser et elle se rendra compte qu’elle n’aurez pas dû vous dire ce qu’elle a dit. La situation pourra être gérée beaucoup plus calmement après, et la relation ne souffrira pas inutilement d’une armée d’émotions qui viennent gâcher quelque chose de sain et de bon.

6 – Autre-iser : Quand un mal arrive à quelqu’un d’autre, on peut sympathiser, et on lui dit que c’est la vie et que ça va passer. Quand la même chose nous arrive, c’est une catastrophe. Nous ne réagissons pas de la même manière quand une même chose nous arrive et arrive à quelqu’un d’autre. L’exercice spirituel est ici d’essayer autant que possible de voir ce qui nous arrive comme s’il arrivait à quelqu’un d’autre, ainsi on ne surévalue pas la gravité de la situation et on arrive à gérer ce qui nous arrive comme on conseillerait à quelqu’un d’autre de gérer ce qui lui arrive.

7 – Parler peu et bien : Si vous avez l’habitude de donner votre avis sur tout, sans réfléchir, parler sans penser au préalable, parler pour donner vos conseils supposés éclairés que les autres n’ont pas forcément envie d’entendre mais qu’ils supportent parce qu’ils n’ont pas le choix, alors l’exercice ici est d’essayer de se restreindre de le faire. En plus de parler peu, il vaut mieux parler bien, c’est-à-dire que lorsque vous participez à une conversation, ne parlez pas de n’importe quoi, n’intervenez pas quand il s’agit de futilités comme parler des célébrités ou d’actualités qui ont peu d’importance. Essayer plutôt de tirer la conversation vers quelque chose qui a plus de sens, vers une conversation qui peut apporter à tout le monde un bénéfice dans sa vie.

8 – Choisissez bien vos amis : Une des choses les plus déterminantes pour votre personnalité et votre vie globalement est l’entourage que vous choisissez d’avoir. Vous ne pouvez échapper au fait que vous ressemblerez de plus en plus aux gens que vous côtoyez. Donc si vous vous entourez de buveurs, vous en serez un. Si vous vous entourez de fumeurs, vous en serez un. Si vous vous entourez de gens qui vous tirent vers le bas, vous serez plus mesquin, plus cruel, plus médisant, plus colérique, plus détestable. Notre vie est courte, nous ne pouvons pas donner notre temps aux gens qui ne le méritent pas et qui vont nous rendre que plus misérables. Il vaut mieux bien choisir son entourage. Il faut choisir ses amis avec très grande précaution, qu’ils soient des gens qui vous rendent meilleurs, et qui vous veulent du bien. Ne pensez pas que parce que vous passez du bon temps avec certains d’entre eux qu’ils vous veulent du bien. Vous n’êtes peut-être qu’un instrument pour leur divertissement, qu’un moyen pour leur propre satisfaction. Or dès qu’il s’agit d’affaires plus sérieuses, ils vous rappeleront la vérité : « de quelle amitié tu parles ? »

9 – Répondez aux insultes avec de l’humour : vous avez certainement été confronté à des gens qui vous ont sournoisement dénigrés, dégradés, insultés, sans que vous puissiez pointer du doigt leur impolitesse. C’était peut-être un collègue ou l’ami d’un ami, ou quelqu’un qui ne vous aime pas et qui essaye de faire en sorte que les autres ne vous aiment pas n’en plus. Or si vous répondez à l’insulte directement, c’est que vous acceptez leur insulte, vous avez approuvé le fait que c’est insultant pour vous. Les stoïciens conseillent de ne pas donner son assentiment à l’insulte, et plutôt de répondre avec humour. Si quelqu’un dit du mal de vous, alors répondez : « si tu savais tout, tu en aurais dit beaucoup plus. »

10 – Ne parlez pas trop de vous-même (mea culpa) : j’en suis souvent coupable, et je dois dire que c’est une mauvaise habitude qu’il faudrait maîtriser. Se vanter de ses propres exploits n’est pas plaisant pour tout le monde, et montre simplement que vous ne savez pas profiter de votre vie sans le regard des autres. Se restreindre de parler de soi permet de s’obliger à être plus satisfait de sa propre vie, et d’apprendre à se contrôler ce qui est en soi très satisfaisant. Personne n’a envie d’entendre vos exploits. Alors gardez-les pour vous. Et parlez de sujets qui importent aux autres plutôt qu’uniquement à vous-même.

11 – Parlez sans jugement : on a très vite jugé le comportement des autres. De ceux qu’on ne connaît pas et de ceux que l’on connaît. Dès que nous voyons quelqu’un faire quelque chose qui ne nous plaît pas, nous le jugeons comme quelqu’un de mauvais, alors que nous ne savons ni ce qui l’a poussé à faire ce qu’il a fait, ni ses propres pensées et motivations. L’exercice stoïcien ici est d’évaluer les événements objectivement quand ils arrivent, sans porter un jugement sur eux.

12 – Méditez votre journée : Un des exercices les plus importants dans le stoïcisme est l’examen de consicence. Il consiste à se poser le soir et revoir sa journée, puis se dire : « qu’est-ce que c’est mal fait et que je devrais moins faire demain, et qu’est-ce que j’ai bien fait et que je devrais plus faire demain ? » Pour plus d’informations sur cet exercice, vous pouvez consulter l’article dédié : http://www.apprendreavivre.fr/exercice-spirituel-lexamen-de-conscience/

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